Typologiquement, le lieu est haut en couleur ! Autour de la mairie, l'espace laïque par excellence, plutôt les peintres amateurs - dans le sens où ils ne perçoivent pas d'argent pour leur art- , ou bien l'artiste fécond ignoré, esseulé, génial ; ils sont alignés ou regroupés en îlots, ( grilles, grillage, petits préaux, pelouses ). Et puis, tous ceux que je n'ai pas oubliés !
Dans les magnifiques jardins, les initiés, les célébrités locales...
Dans l'église, le peintre reconnu, faisant quelques jaloux... Et puis à la sortie ( ou à l'entrée !), le pôle économique, une petite entreprise, la passion du piano, vente et réparation. Accord, vie harmonieuse.
Et devant l'atelier, la cour... des miracles. Le lieu est austère, âpre. Le crépi de la façade est fatigué ; en bas, il se décolle. Mes hôtes ont déposé devant la façade, un vieil harmonium, en phase terminale. Sur la façade, des vieux clous rouillés indiquent l'emplacement des œuvres :
" il faut les utiliser ! "
En face, une petite haie, refuge à tableau solo. Sur le côté, un ancien poulailler, dans lequel se décompose lentement un vieux piano. Il est entouré d'un grillage vert, sans âme.
Et c'est ce lieu que j'ai choisi !
Excentré, difficile, à la marge, comme le nom de mes cycles : Paysmarge , Cosmopaysmarge...
Le point de départ, une première installation, un grillage, une aquarelle avec des visages d'enfants, un poème, enfants qu'on assassine, la traduction de mon chant-poème par mes élèves de terminales...Un vieux morceau de bois, avec une inscription. Sur la façade se déploient mes Cosmopaymarges, des aquarelles... On voudrait échapper à tout cela, mais l'on retombe sur l'harmonium, avec ses petits tableaux-photos, 10 x 15, cadres noirs, les aquarelles se transforment en encres de Chine, noirceur, noires sœurs. Mais la beauté et" son actualisation", (François Jullien) cheminent...
On continue et on trouve le repos sur un banc en plastique blanc, sans charme ; en face, à hauteur d'yeux, sur le grillage vert : mes Paysmarges... A côté, sur un socle blanc, un arbre, un noisetier, un arbre à tableaux-photos, 10x15, les feuilles sont plus riantes, les visiteurs les aiment bien, elles ne sont pas chères !
De cet arbre, part une corde, puis une autre, mes Racinairimages y sont accrochées...Les ombres portées des aquarelles, qui volent au vent, font oublier les lignes blanches du parking...
Sur le piano pourrissant, trône un vieux chevalet avec une aquarelle "Voilimage" ! Dans la haie sont incrustées des aquarelles, enfermées dans des cadres, dits "industriels", boulonnés, il faut bien accentuer le contraste et mettre à l'honneur la thématique des jARTdins ! ...